dimanche 29 mai 2016

Atelier d’écriture du 28 mai intitulé : "Couleurs"



Quelques séances d'atelier se profilent avant l'été. Encore. Enfin. 
Nous avons exploré hier l'univers des couleurs. Nous nous sommes improvisés peintres des mots.

  • Lectures : Voyelles d’Arthur Rimbaud, extrait de Retour au calme « Les couvreurs » de Jacques Réda, extrait de L’étranger d’Albert Camus, Bonhomme bleu marine d’Anne Sylvestre, extrait des Soucis du ciel de Claude Roy et observation de la peinture de Monet : La femme à la robe verte
  • Exercices successifs :

  1. Faire une liste de 10 couleurs. En choisir une.
  2. Attribuer à cette couleur 3 adjectifs, 3 noms et 3 verbes. Ne retenir qu’un adjectif, un nom et un verbe. 
  3. Premier travail d’écriture : écrire 5 lignes ayant pour titre la couleur choisie et intégrant les 3 mots retenus. 
  4. Second travail d’écriture : écrire une suite au texte 1 où apparaît un personnage-couleur.
  5. Troisième travail d’écriture : après une lecture en binôme des textes écrits, réécrire le texte ou écrire une suite prenant en compte les remarques échangées (ressentis, critiques et développements proposés).


ROUGE
Soleil éclatant des soirs d’été,
Cœur de chaleur qui illumine la flamme,
Plaie écarlate d’une muette douleur,
Nuance extraite du fond de la nuit,
Rouge, tu fascines, tu effraies, tu rayonnes. 
Et quand tu t’animes, c’est toute la lumière, toute la chaleur qui auréolent ton mystère.
Je t’appelle Rouge quand d’autres te donnent un prénom ordinaire. Ils voient tes cheveux et l’éclat de tes yeux, mais ils ne te voient pas comme je te vois moi. Ils se laissent bercer par la douceur d’un ciel bleu ou sourient tendrement face aux près verdoyants. Ils te fuient du regard, n’osent te fixer longtemps, comme si tu étais un soleil flamboyant. L’instinct leur dicte une conduite mais ils n’osent aller au bout du raisonnement. Le supporteraient-ils seulement ? Car, Rouge, tu es l’ambivalence, à la fois douceur et violence. 
Je t’observe en silence bel éclat écarlate dans l’écrin d’une pièce sombre. Je ne vois pas ton visage. Tu as perdu ton corps. Tes cheveux incandescents sont le seul indice de ta présence. Je ne vois pas tes yeux, mais je sens ton regard, doux rayon rougeoyant. Tu attends que je partes et que la nuit s’achève. Tu attends le soleil, il célèbre ton heure, il ramène la couleur et l’éclat de ton rire. Tu attends de pouvoir étirer tes nuances sur l’épais fil du jour. Tu laisseras éclater le rose et l’oranger. Tu seras vive et sombre quelle que soit la saison. Le règne des couleurs chantera tes louanges. Tu attends tout cela qui arrive bientôt. Patiemment repliée, petite goutte grenat, tu scrutes la lumière, dans la roche de la nuit.

dimanche 22 mai 2016

Lunaire

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Elle est là, devant moi. Mais son regard est ailleurs. Son corps est immobile, entièrement happé par la vision qu’elle s’invente. Je suis fascinée que ce monde, bruyant et animé, ne parvienne pas à la retenir. Par quel truchement parvient-elle à s’extraire de cette pièce  qui, moi, me colle au réel ? J’aimerai la suivre dans cet ailleurs qui n’existe que pour elle, que je ne connais pas et en même temps, j’ai peur. Elle est encore si petite pour entreprendre un tel voyage. Elle n’a pris aucun bagage. Retrouvera-t-elle le chemin du retour ?

dimanche 15 mai 2016

Cet anniversaire que l'on ne fêtera pas

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Voilà un an que vous êtes partie. 
Même ici, je ne me résous pas à vous tutoyer. J’entends encore votre rire, votre voix. Si je ferme les yeux, je vois votre visage et pourtant, voilà un an que vous êtes partie.

mercredi 11 mai 2016

Lecture

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Il y a des moments qui vous remplissent et de joie et de peur. C'est pleine de cette ambivalence que je me suis rendue hier à la médiathèque Ernest Coeurderoy de Tonnerre où étaient organisées les rencontres littéraires Beyrouth/Bourgogne, animées par Salma Kojok. J'avais hâte de découvrir les amis de Salma, venus du Liban pour visiter la Bourgogne et partager leur amour des mots. J'avais hâte d'entendre des extraits de leurs textes. J'avais hâte de revoir Salma et mes amis de l'atelier d'écriture. Mais, j'étais tétanisée à l'idée de sortir de mon sac la feuille de papier qui contenait une part si lourde de ce que je tenais pour moi seule depuis 5 ans.

dimanche 8 mai 2016

En fumée


L’histoire l’appelle. C’est un moment rare, elle ne se précipite pourtant pas. Elle enroule ses cheveux, puis les laisse retomber dans son dos ; elle aime la sensation de ses cheveux qui coulent dans son dos. Elle se lève du bord du monde où elle repose toujours et fredonne cette mélodie de mystère dont elle se pare souvent. Je connais cette chanson maintenant. Je sais l’amour perdu et l’espoir de le voir revenir. Toute à cette nostalgie, je n’ai pas osé lui dire, que ça n’arrivera pas.

dimanche 1 mai 2016

Paume

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Je tends la main, dans un geste machinal. Sa petite main se glisse dans la mienne, sans un mot, sans un regard, comme attirée par un aimant. Nous marchons dans cette rue, traversons une route. Mon cœur palpite, je pressens le danger qui nous frôle. Je veux être un rempart, mais je suis plus fragile puisqu’elle n’a pas cette peur.