mercredi 1 janvier 2020

Retour de lecture : "La norme et nous" de Johanna Almos


Titre : La norme et nous
Auteure : Johanna Almos
ISBN : 2378370342
Éditeur : LBS SÉLECTION (28/08/2018)

Synopsis :
La norme et nous conte l'errance de trois jeunes personnes. Tommy, enfant de l'assistance publique, vit dans la rue depuis ses quatorze ans. Stéphane vient de perdre son logement et dort dans sa voiture. Clémence, adolescente perturbée, recherche désespérément l'amour de sa mère. Dans les bas-fonds de Pigalle, de squats punks en bars miteux, ces trois exclus du début des années 2000 vont sympathiser, mêler leurs destins violents et parfois tragiques. Un premier roman qui résonne et raisonne comme un coup de cœur. Un récit fort et réaliste, aux personnages attachants, qui refuse la carte du misérabilisme. 
Préface de Emmanuel Delporte

Il s'agit là du premier roman d'une auteure et amie dont j'avais déjà découvert la plume avec le recueil Mémoires de corps (pour lire/relire mon retour de lecture, c'est par ici).

On retrouve des thèmes explorés dans ses nouvelles, mais sous un spectre plus large : il ne s'agit plus seulement du corps des femmes ici. Personne n'est épargné. Homme, femme enfant, vieillard, la misère guette tout le monde. Et frappe. Violemment, insidieusement. Elle laisse des cicatrices profondes. Ce roman traite des corps, ceux des invisibles dont les âmes sont plus durablement heurtées, meurtries au bout du compte que leurs enveloppes.

Ce roman est un pont entre nous - lecteur - et ceux que l'on évite du regard lorsqu'ils reposent transis de froid ou de faim à même le sol. C'est une fenêtre qui s'ouvre sur ce quotidien qui nous fait peur. En ouvrant ce livre, on devient pourtant les compagnons de rue de ces ombres qui acquièrent un corps, une histoire, un visage qui nous deviennent familiers.
On entre en collision avec ces personnages. On est entraîné dans leur quotidien. On découvre les infimes détails qui rassurent et sauvent leurs vies. On sombre parfois avec eux. Et malgré tout, on espère. Surtout : on ne reste jamais indifférent.

Emmanuel Delporte a écrit la préface de ce roman dont voici un court extrait pour vous inviter à vous pencher sur ce texte d'une humanité sans fard. Ces lignes sont d'une justesse et d'une qualité admirable pour décrire celle qui a parlé beaucoup des autres et un peu d'elle à travers cet ouvrage :
Certains écrivains écrivent pour raconter des histoires, et d'autres écrivent parce qu'écrire est ce qu'ils doivent faire. Ça ne s'explique pas, s'ils n'écrivent pas, ils se fanent et meurent. Écrire est leur ultime rempart contre la folie, écrire est ce qui les anime et les rend vivants.

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