J’avance en cette forêt comme en terre étrangère. Ici et là, je trouve des points de ressemblance avec cette lointaine cousine bâtie de mes mains. Là-bas, la cime des arbres côtoie le ciel, se perd dans les nuages, se laisse bercer par le vent. Alors qu’ici, de la voir de mes yeux, tout me paraît exagérément petit, trompeusement réel. Et pourtant, j'avance.
Le soleil fait danser sa lumière entre les troncs, révélant l'émeraude des feuilles et l'or du bois. Quelque chose se trame. La conteuse nous le confirme : ce lieu est propice à ce qui va suivre. Nous nous enfonçons dans le bois, comme des enfants insouciants. Pourtant, nous savons au fond de nous, nous pressentons, qu’ici va se révéler un mystère.
La conteuse marche devant. Elle suit le sentier en silence. Sa respiration adopte le rythme du souffle de la forêt. Et sans nous en apercevoir, nous l'imitons. Lorsqu'elle s'arrête, soudain, elle devient mots. Les mots deviennent histoire. Sous nos yeux, la conteuse se transforme : des plumes poussent dans ses cheveux, les bijoux à ses bras, à son cou, deviennent de bois et de pierre, ses yeux s'étirent en un sourire malicieux. Maintenant, elle bondit, navigue, hulule, d'arbres en arbres. Et, agilement, nous la suivons.
La magie opère et nous en faisons partie. Et elle fait partie de nous. Je la sens bourdonner dans ma poitrine. Le sentent-ils aussi ces autres qui écoutent avec un sourire paisible, qui essaient de saisir le mot suspendu à cette branche, qui regardent le ciel dans ce lit de feuillage ? La voix de la conteuse est devenue celle des arbres et de la terre. C’est un écho de la nature qui parle par la voix de cette femme, minuscule géante.
La conteuse nous regarde, de ses grands yeux aux mille couleurs. Elle regarde en nous. Elle sait. Ses yeux brillent de cette connaissance, de cette confiance en l’invisible essentiel qui prend corps à travers elle. Elle sait qu'au delà des mots quelque chose est en train de naître, de renaître. Car, en nous, autour de nous, résonne la vibration ancienne d'une voix oubliée. Et, tout à coup, la mémoire nous revient...
Le soleil fait danser sa lumière entre les troncs, révélant l'émeraude des feuilles et l'or du bois. Quelque chose se trame. La conteuse nous le confirme : ce lieu est propice à ce qui va suivre. Nous nous enfonçons dans le bois, comme des enfants insouciants. Pourtant, nous savons au fond de nous, nous pressentons, qu’ici va se révéler un mystère.
La conteuse marche devant. Elle suit le sentier en silence. Sa respiration adopte le rythme du souffle de la forêt. Et sans nous en apercevoir, nous l'imitons. Lorsqu'elle s'arrête, soudain, elle devient mots. Les mots deviennent histoire. Sous nos yeux, la conteuse se transforme : des plumes poussent dans ses cheveux, les bijoux à ses bras, à son cou, deviennent de bois et de pierre, ses yeux s'étirent en un sourire malicieux. Maintenant, elle bondit, navigue, hulule, d'arbres en arbres. Et, agilement, nous la suivons.
La magie opère et nous en faisons partie. Et elle fait partie de nous. Je la sens bourdonner dans ma poitrine. Le sentent-ils aussi ces autres qui écoutent avec un sourire paisible, qui essaient de saisir le mot suspendu à cette branche, qui regardent le ciel dans ce lit de feuillage ? La voix de la conteuse est devenue celle des arbres et de la terre. C’est un écho de la nature qui parle par la voix de cette femme, minuscule géante.
La conteuse nous regarde, de ses grands yeux aux mille couleurs. Elle regarde en nous. Elle sait. Ses yeux brillent de cette connaissance, de cette confiance en l’invisible essentiel qui prend corps à travers elle. Elle sait qu'au delà des mots quelque chose est en train de naître, de renaître. Car, en nous, autour de nous, résonne la vibration ancienne d'une voix oubliée. Et, tout à coup, la mémoire nous revient...
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