samedi 31 mars 2018

Atelier d’écriture du 03/03/2018 : “Le train était à l’heure”


Étapes de la séance : 
  • Prises de notes à la gare avant l'arrivée d'un train ;
  • Remise en forme des notes et sélection de personnages ;
  • Travail en binôme autour d’un personnage parmi les 4 retenus et écriture de son histoire avant  et après son arrivée à la gare (pour ma part le personnage de l'enfant et de sa grand-mère après sa montée dans le train).




Le train démarre déjà. L’enfant se laisse tomber sur la banquette. il enlèvera son manteau après. Il se colle à la vitre, cherche des yeux son grand-père. Il le trouve juste là, les paupières plissées, la pupille un peu brillante. On dirait qu’il ne voit pas bien, alors que l’enfant distingue chaque détail au dehors. C’est ça l’effet des vitres-miroir dans les films de police à la télé ? Alors l’enfant agite un peu plus vite les bras, se colle davantage à la vitre, pour être vu avant que le train ne se soit trop éloigné. mais déjà il est trop tard. Son grand-père a suivi le train sur quelques pas. Il est vite devenu tout petit sur le quai et puis il a disparu sur une dernière image d’un homme miniature qui ressemblait à son grand-père avec la main tendue vers le ciel. Et... plus rien. 

L’enfant a regardé le paysage défiler derrière la vitre : un mélange de couleurs informe au premier plan et comme un film de champs et d’arbres se succédant au ralenti en arrière plan. Il y a son reflet aussi que lui renvoie la vitre lorsqu’une forme masque le soleil. L’enfant croise alors le regard d’un garçon boudeur et échevelé. Il n’aime pas les voyages en train. Ça pue, ça tangue. Il va encore avoir envie de vomir.
Pourvu qu’il n’ait pas envie de faire pipi ! Les toilettes dans les train, c’est pire qu’une punition ! C’est l’endroit où les pires odeurs se donnent rendez-vous et puis des fois c’est archi dégueux ! Mais surtout surtout y’a le trou... Il a toujours eu peur de "tomber dedans". Même si des copains lui ont dit un jour que : "c’est quand même cool de pisser sur les rails d’un train en marche." C’était des grands, un peu débiles. Ils ont de drôles d’idées des fois, les grands !

“Enlève ton manteau, tu vas avoir chaud !” lance sa grand-mère.
Il obéit comme un automate. Le manteau se retrouve propulsé sur les genoux de la mamie. Il ne ressemble plus à un manteau, il s’est mué, en un instant, en une boule de ouate.
“Attends,” s’écrit l’enfant alors que sa grand-mère redonne forme au vêtement, extirpant une manche ici, une capuche là. La main du garçon avance à l’aveugle dans les replis du vêtement. Il en sort aussitôt un bonhomme Playmobil qui se met à grimper sur le bord de la banquette devenue montagne à gravir. Il n’en faudra pas moins pour patienter jusqu’à Paris, jusqu’à la maison de ses parents. Ce sera la fin des vacances et, enfin, les retrouvailles avec les copains…
Sa grand-mère prend son roman préparé pour l’occasion. Ça avait étonné l’enfant qu’un si grand roman tienne dans un si petit sac. Elle l’ouvre, puis le referme et demande :
“Chéri, tant qu’on est là, tu veux pas faire pipi ?”

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