Cela faisait longtemps que je n'avais pas publié d'article ici.
Les éditions d'Utoh et la vie m'ont un peu fait quitter terre, mais je reviens doucement à l'écriture. Le Feu s'anime de chapitre en chapitre et je redécouvre le plaisir de l'errance au cœur de cette forêt imaginée et auprès d'Annabelle.
Hier a été une journée particulière, parce qu'elle a commencé par un moment d'écriture très fort, une plongée au cœur de l'essentiel, et s'est poursuivie par un rendez-vous avec une petite fille...
Hier, j'ai vu et écouté l'histoire de Parvana.
Parvana, une enfance en Afghanistan, c'est un film de Nora Twomey, avec les voix de Golshifteh Farahani, Saara Chaudry, Soma Bhatia...
Synopsis :
En Afghanistan, sous le régime taliban, Parvana, onze ans, grandit à Kaboul ravagée par la guerre. Elle aime écouter les histoires que lui raconte son père, lecteur et écrivain public. Mais un jour, il est arrêté et la vie de Parvana bascule à jamais. Car sans être accompagnée d’un homme, on ne peut plus travailler, ramener de l'argent ni même acheter de la nourriture.
Parvana décide alors de se couper les cheveux et de se travestir en garçon afin de venir en aide à sa famille. Risquant à tout moment d'être démasquée, elle reste déterminée à trouver un moyen de sauver son père. Parvana est un conte merveilleux sur l'émancipation des femmes et l'imagination face à l'oppression.
Mon avis :
Parvana est un film magnifique et touchant. J'ai peur qu'il ne passe inaperçu en ces temps de soleil où les gens se massent sur les plages et il ne faut pas. Il ne faut pas parce que c'est un film magnifique et important. Pour les enfants, filles et garçons, et pour les adultes.
Au delà du débat sur la place des femmes en Afghanistan qui est évidemment central, il y a une simplicité des traits, une beauté esthétique et fine qui émane de certains plans. Sans oublier les passages contés qui sont tout simplement extraordinaires !
Parce qu'il y a une histoire dans l'histoire. Parvana raconte l'histoire de Souleymane et nous fait voyager au delà de son quotidien. Car, au delà de l'horreur de la guerre et de la folie des hommes, il y a des enfants qui s'évadent par le rire et l'imagination. Il y a aussi la force des liens d'amour qui fait faire l'impossible à une fille pour son père, qui fait risquer sa vie à une mère, qui apaise les disputes des sœurs. Il y a ces moments de sourire, ces gestes du quotidien autour d'une assiette de riz et de raisin. Il y a les voix de ces personnages dans lesquelles roulent les accents de ces pays et qui nous rappellent toute la beauté et la grandeur de la culture orientale.
Parvana est un film important parce qu'il aborde des sujets certes difficiles, mais avec beaucoup d'intelligence et de cœur. Dans ce film, tous les personnages sont faits de nuances : il y a le courage de Parvana évidemment, mais aussi la détermination de sa sœur, la réserve de la mère, l'insupportable de violence des bourreaux et pourtant quand vient l'heure de se battre, on découvre au fond de leur regard cette humanité qui leur fait éprouver de la peur. Il y a ces larmes du mari pour sa femme disparue et cette parenthèse autour du nom de cet être emporté par la guerre. Elle s'appelait "Halo", celui qui rayonne autour de la lune.
À travers le lien entre les graphèmes et le dessin, la question de la culture, de la connaissance, de l'accès à l'éducation est abordée comme un pont essentiel vers la quête de soi et la compréhension de l'autre. C'est un moyen de subsistance pour Parvana dans ces temps troublés, mais ainsi elle découvre tant de choses et invite au voyage ceux qui l'entourent.
Et puis, que ce serait Parvana, sans ces passages contés ? Cette histoire qu'elle raconte pour apaiser son petit frère avance en parallèle de la sienne. On la pense récréative... comme on se trompe ! Et lorsque l'on comprend, tout prend sens.
Parvana, c'est un moment de poésie qui raconte l'horreur et la beauté, les larmes et le rire, qui s'imprègne en nous et qui nous rappelle que la vie est une palette de couleurs et raconte une histoire...
Est-ce que c'est une histoire qui finit bien ? Il faut l'écouter jusqu'à la fin pour le savoir...
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