Maîtrise.
Cet article pourrait se résumer par ce seul mot.
Dans le style de l'auteure d'abord.
Il est d'une précision qui donne à sa lecture une saveur de caviar... disons de chocolat noir aux amandes pour être précise et en plein accord avec ma gourmandise. En résumé : on se régale. Chaque mot est soigneusement choisi, pesé, posé dans une phrase au rythme parfait. Le vocabulaire est exigeant. La musicalité est audible. La lecture est presque trop fluide. On voudrait passer plus de temps à répéter ces phrases d'une extraordinaire évidence et qui sonnent si bien. Avec la simple association d'un sujet-verbe-complément, Amélie Nothomb ouvre des possibles de sens et de poésie... Un régal donc ! On voudrait que ce plaisir dure, mais vient la phrase suivante qui nous emmène déjà ailleurs... Et on se laisse porter...
Maîtrise.
Le personnage principal, également, se définit par ce mot. Diane. Son apparente froideur est un rempart qu'elle dispose dès le plus jeune âge en toute conscience entre elle et le monde. Non pour ne pas éprouver ou par refus du sentiment, mais pour ne pas sombrer. Il y a une distance saine entre ce qui lui arrive et le gouffre qui menace de l'engloutir. Elle est en équilibre, consciente de sa propre propension à pouvoir chuter. Sur les chemins possibles, elle choisit une autre voie. Témoin de sa propre vie, elle regarde en elle et autour d'elle avec la même subjectivité froide, presque clinique.
Elle découvre la jalousie et le mépris qui se cachent dans les plis du quotidien des femmes qui l'entourent. Des femmes parce que les rares hommes qui pavent ce roman sont dépassés, fragiles, dans la tempête de la vie. Elle découvre également des êtres qui lui ressemblent et elle s'observe dans ces miroirs déformés par le temps. Elle s'ouvre les bras offrant à travers l'autre enfant (ou l'enfant de l'autre) une forme de rédemption à sa propre enfance sacrifiée.
Le fil d'Ariane entre ces femmes, c'est le lien filial et il n'est pas tendre ici. Il n'enferme pas non plus. Les filles s'en libèrent. Les mères s'y enchevêtrent, prises à leur propre piège.
" Frappe-toi le cœur, c'est là que réside le génie " d'Alfred de Musset
Cette citation prend un peu plus sens à chaque page que l'on tourne ; pour, en effet, atteindre sa cible en dernière ligne...
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