Une idée se pose comme une feuille d’automne sur la terre, avec toute cette légèreté et ce silence. Je pourrai bien ne pas la voir, marcher dessus ou la laisser voltiger au gré de la prochaine brise. Mais je la regarde, je ne peux m’en empêcher, je ne vois qu'elle sur mon chemin. Sa chute a attiré mon œil. Maintenant je l'observe, fascinée, et sa solitude me bouleverse. Détachée de son arbre, est-elle désormais vouée à la décrépitude ? Non, j’imagine l’avenir qui s’ouvre grâce à elle : la terre devient fertile, nourricière, et engendre de nouveaux fruits. Ce n’est pas la fin. Ce n’est que le début.
Cette feuille, c’est le mot. C’est le point de départ, la lettre majuscule qui ouvre une phrase neuve. Je la saisis du bout des doigts. J'ai peur qu'elle ne s'abîme si je la prends trop vite. Car elle porte en elle tout un monde, je dois faire attention. Délicatement, je la pose dans le creux de ma main. Je deviens son refuge. Je crois qu'elle se sent bien, car, se dégage d’elle maintenant une histoire, comme une senteur boisée, un ruban de lumière, un fil immatériel qui m'invite au voyage au-delà du temps et de l’espace. Au-delà de moi. J'avance sur les pas de ce guide improbable et commence l'errance.
Et, si par distraction, je laissais le fil glisser de mes mains ? Je craignais, au début, de me perdre, de ne plus jamais retrouver mon chemin. Mais, j’ai compris qu'en fait le fil n’est jamais loin. Je tends la main et il est là à nouveau. A-t-il seulement quitté ma paume ? Alors, je n'ai plus peur de m'accorder parfois une retraite oisive. Je pose le fil sur le bord du chemin, je l'oublie sur la route et me laisse vagabonder. De mes errances, je ramène parfois des trésors cachés et, parfois, je reviens avec la seule satisfaction de la promenade, de la lueur à travers les nuages, de la brume entre les branches, de l’immensité à perte de vue. Je me perds dans la contemplation du fabuleux ordinaire et je prends de fortes inspirations pour emporter le parfum de cette vision avec moi.
Je me résous finalement à reprendre la route du fil. Où me mènera-t-il ? J’essaie de l’orienter mais il m’impose souvent des raccourcis qui s’avèrent être de longs détours et je comprends, plus loin, beaucoup plus loin, combien c'était nécessaire. Ce fil a-t-il une fin ? Le voyage s’arrêtera-t-il ? Peut-être, je ne sais pas. Je ne le souhaite pas. C’est comme une guerre amicale, un duel tendre : c’est à celui qui cessera d’être le premier, mon souffle ou le fil. Peu importe, ce n'est pas l'arrivée qui m'occupe, ou me préoccupe, j'ouvre grand les yeux, consciente de ma chance, pour ne rien perdre du voyage. Car, en ce moment, comme une feuille d'automne ramassée par hasard, comme un trésor qui m'accompagne partout et qui transforme tout ce qui s'offre à mon regard, en ce moment, dans ma main, il est là, le fil.
Sans commencement ni fin
RépondreSupprimerDans l'amour infini
Mille gouttes de rosée
comme autant de perles
sur un fil de lumière
coulent de ton cœur
pour remplir l'univers
Et ton souffle porte partout
le chant de ton cœur
Les oiseaux se réjouissent
Ta main danse en faisant briller tes yeux
des mondes tout neufs naissent
Brillants dans la rosée du matin
éclatants comme le jour
silencieux comme la nuit
Merci Alexandra pour cette part de vérité et de lumière qui me rend heureuse.
Avec tout mon amour
caroline
Ce fil de lumière est dans ta main aussi. Quel bonheur de partager cette ligne de joie avec toi :-)
RépondreSupprimerJoli blog et jolis textes bravo
RépondreSupprimerhttp://rougepolar.unblog.fr/
Merci beaucoup. Je découvre votre blog avec le même plaisir.
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