dimanche 15 mai 2016

Cet anniversaire que l'on ne fêtera pas

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Voilà un an que vous êtes partie. 
Même ici, je ne me résous pas à vous tutoyer. J’entends encore votre rire, votre voix. Si je ferme les yeux, je vois votre visage et pourtant, voilà un an que vous êtes partie.

Voici la réponse à votre lettre, celle qui est restée sur mon bureau trop longtemps :
Chère G., nous allons bien, vous nous manquez. Prenez soin de vous. Les filles vous embrassent et nous, plus encore. Mélissa a dessiné une carte pour votre anniversaire qui approche. Il manque un peu de couleur, mais…

J’aurai voulu que vous lisiez ces mots, ou mieux : vous dire au revoir de vive voix, croiser votre regard une fois encore, sentir la douceur de votre joue... Tout cela en sachant... que c'est la dernière fois, que ça n'arrivera plus. Vous dire tout ce qui est resté là au fond de mon cœur, inutile. Je n’imaginais pas que la dernière occasion de vous voir se déroulerait au bord d'un trou béant, face à une boîte de bois poli. Encore aujourd’hui, c’est une insupportable douleur.

Comme je l’ai dit aux filles lorsque je l’ai appris : c’est une histoire triste pour nous mais tellement , tellement belle pour vous. Pour nous, vous n'êtes plus là, mais, depuis un an, c'est la fin d'une séparation, puisque, jour pour jour, vous avez retrouvé votre amour.

Ce texte paraîtra sans doute énigmatique pour qui ne vous connaissait pas. Et c’est souvent le cas des personnes remarquables, elles restent dans l’ombre et vivent leur vie dans le silence des souvenirs. Il n’y a que les proches pour être témoins des gestes, des paroles, des regards, des soupirs. J’ai eu la chance d’être de ceux là. Et aujourd’hui, je me souviens.

Des larmes viennent, je ne me remets décidément pas de votre départ. Aucun de nous d’ailleurs. Si vous me lisez de l’ailleurs où vous êtes à présent, sachez que les filles parlent souvent de vous, me demandent si là où vous êtes, vous êtes heureuse. Je leur répète que vous êtes avec lui maintenant, que c’est bien. Tout est bien. Elles sourient tristement, perdues un instant dans l’observation des nuages où elles cherchent votre sourire, et, tout à coup, se remettent à courir gaiement en poussant de grands cris de joie.
Tout est bien.

1 commentaire:

  1. Des mémoires ourlées se défont doucement.A tous ceux qui ne sont plus séparés, mon amour et ma gratitude infinie.
    Dans la lumière du cœur, une pluie de bénédiction, un arc-en-ciel de douceur.

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