Cette image obsédante...

Dans l'article "Pourquoi ? Comment ?", j'évoquais une image saisissante qui m'avait suivie du rêve au réveil, plusieurs jours durant, il y a 5 ans. Une vague monumentale s'élevait face à un personnage seul, perché en haut d'une falaise. Ce tableau de l'immensité face à un être minuscule s'est enracinée dans mon esprit.

Comme un tsunami, la vague montait, avançait sur l'individu. Mais ce qui m'interpellait et qui rendait la scène étrange, c'est le sentiment qui s'en dégageait, comme un parfum. Malgré sa taille minuscule, je sentais que cet être n'était pas menacé. Il n'attendait pas la mort fébrilement, il n'était pas figé par la peur, il regardait un égal, nullement impressionné par sa taille. J'avais sous les yeux deux titans en présence.

Il n'émanait de cette scène que de la beauté, un vertige fascinant. Aucune peur, mais au contraire beaucoup de sérénité. Je me figurais cette scène comme une danse aérienne : la vague immense, se penchant sur ce personnage qui n'avait alors pas de visage. Il m'a donné son identité, plus tard, m'a révélé son histoire par la suite. Mais, c'est l'image de cette vague qui m'a d'abord subjuguée.

La nature prenait corps à travers cette masse aquatique. Elle affichait sa présence, à la fois protectrice et redoutable. Elle s'animait. Architecte parfait, savant modèle, la nature sortait de son immobilité. Je me demandais ce qui pourrait se produire si elle était douée de volonté pour se préserver et assurer sa défense contre la main humaine. Je ne voyais pas le monde se renverser dans une révolution naturelle et l'homme disparaître, mais plutôt une intention s'élever comme un dernier sursaut pour assurer sa survie dans un lieu précis, le dernier qu'il faille protéger encore. Et je me suis laissée aller à cette question : s'il existait un endroit dans notre monde où cette volonté s'exerçait ?

C'est le pré requis de mon roman.