mercredi 6 janvier 2016

Ecrire en atelier


La vie est faite de hasard qu'il faut saisir au vol parfois... J'écris tous les jours, j'aime ça terriblement et quand je n'écris pas, je pense à mille éléments et formulations à faire évoluer dans ma relecture en cours. Et voilà que dans mes préoccupations du moment, la perspective d'une rencontre avec une auteure et professeure universitaire libanaise se profile, juste là, à deux pas de mon bureau ! Alors je me dis que c'est une chance à ne pas laisser filer et je me rue, le samedi 21 novembre 2015, à la médiathèque pour écouter Salma Kojok, récemment installée près de Tonnerre, présenter son premier roman, "La maison d'Afrique".

Elle nous a parlé de son parcours, des éléments de son histoire qui l'on menée à l'écriture romanesque. Ce roman est le récit d'un voyage, le récit d'une vie et d'une génération. Elle a eu la gentillesse de nous lire quelques passages et j'ai découvert une écriture d'une douceur et d'une poésie qui vous entraînent immédiatement dans d'autres lieux, sur les pas de Jamil...

Il est dix-huit heures, les lumières du soleil se dissolvent dans la nuit. A Grand Bassam, dans le sud de la colonie de Côte d’Ivoire, le crépuscule semble empressé chaque soir de s’emparer du jour pour l’engloutir dans le noir et c’est le moment où s’éveille en Jamil le vieux drame de solitude enseveli dans toutes les sensations ; et, incurablement attaché à ce sentiment, comme un vertige tendu dans le corps où Jamil porte maintenant son âge plus verticalement, surgit l’urgence du besoin de maison.  Il lui arrive encore, durant quelques instants, d’éprouver son manque malgré la maison qu’il habite maintenant depuis deux ans ; comme si le rêve qu’il avait réalisé d’un chez-soi enfin concret se disséminait dans les poussières de la nuit naissante pour mieux se révéler à lui quelques instants plus tard, dans un éblouissement de la réalité ; et ainsi, la ruse de l’oubli lui donne à retrouver l’émerveillement de la maison. 


Le samedi suivant, la médiathèque organisait un atelier d'écriture et bien évidemment, j'y ai participé. J'étais curieuse de retrouver cette femme, certaine d'apprendre beaucoup auprès d'elle. J'avais un peu peur aussi de dévoiler quelque chose de mon grand secret devant des inconnus ou pire, de ne pas être capable de leur livrer le moindre mot. Mais, comme c'est le cas sur ce blog, j'ai découvert avec soulagement et enthousiasme que les portes de mon imaginaire pouvaient s'ouvrir sur des thèmes non choisis et que j'étais capable de surmonter la peur de la feuille blanche. 
J'ai passé un moment très riche en enseignement. Salma Kojok est une personne remarquable, d'une grande disponibilité intellectuelle et humaine. Sa capacité d'écoute m'a particulièrement étonnée : à la première lecture, elle est capable de relever la formule, le rythme qui est intéressant et mérite d'être approfondi. 
Nous avons travaillé sur le thème de l'exil. Dix autour d'une table, nous écoutions les passages de romans, de poésies lus par Salma et ses instructions ensuite : à partir de quelques mots, imaginer un texte sur le départ, le retour, la nostalgie du voyage ou du pays... Lire et écouter les textes encore "fragiles" des autres et découvrir le plaisir de la transmission...

Je porte dans mon cœur ce monde et mille autres.
Je voyage au gré des silences et, les paupières closes, j'ouvre les yeux sur des trésors insoupçonnés.


A partir de samedi, je vais participer à 4 nouvelles séances d’atelier d’écriture...
Affaire à suivre donc.

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