Du néant émerge l'idée, comme sortie de nulle part. Je ne l'ai pas appelée. Rien dans ma journée n'a provoqué cette idée et pourtant, elle est là. Elle se débat, elle veut sortir de l'espace étroit de mon esprit pour s'étirer en longs filets sur le papier. L'idée veut devenir mots.
Le moment arrive, rempli de calme et de silence, de poser le texte sur le papier. Une phrase hésitante d'abord, qui se cherche, se formule, dans un ordre incertain. L'idée se drape de lettres qu'elle essaie, dépose, remplace par d'autres, comme autant de vêtements. C'est un jour important, il faut que son entrée en écriture soit remarquée. Je doute, je ne sais pas, je la laisse faire. Elle est sûre d'elle, cette idée. Elle sait qu'elle doit exister. Elle sait comment elle doit exister.
Peu à peu, autour de l'idée, des détails émergent, venus du même ailleurs, à mon insu. Ce sont idées vagues qui se précisent d'elles-mêmes. Je suis le pont qui les mène de l'inconnu au papier. Elles dessinent leur chemin sous mes pieds. Émerveillée, je le suis.
Sur ce chemin, autour de moi, des personnages sortent de l'ombre et se mettent en place, comme pour une danse connue d'eux seuls. Des objets qui leurs sont familiers prennent forme dans leurs mains. Leur histoire s'éclaire dans mon esprit. Ils me la murmurent sans bouger les lèvres. Puis les sensations, les sentiments, les intentions se dessinent. Une logique se tisse entre chaque élément.
Et puis, je m'éveille et découvre les mots sur le papier qui est devant moi. La feuille blanche, il y a quelques instants encore, est, à présent, couverte de signes. Je comprends tout et la conviction s'installe, comme une lueur qui étend lentement ses rais dans une pièce sombre, y répandant en même temps une chaleur inattendue.
Et puis, je m'éveille et découvre les mots sur le papier qui est devant moi. La feuille blanche, il y a quelques instants encore, est, à présent, couverte de signes. Je comprends tout et la conviction s'installe, comme une lueur qui étend lentement ses rais dans une pièce sombre, y répandant en même temps une chaleur inattendue.
Il n'y a plus de place pour le doute. L'idée est posée sur la feuille dans l'exacte position qu'elle souhaitait, drapée des mots choisis. La paix revient dans mon esprit. Le chemin m'offre un coin de mousse tendre où je peux me reposer un instant. Au matin, le rêve reviendra, je le sais, et l'histoire reprendra. L'idée exigera de s'étendre sur une autre page. Une nouvelle feuille sera noircie ouvrant la voie aux mille possibles d'un nouveau chapitre.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
1. Saisissez votre texte ci-dessous
2. Sélectionnez un profil
3. Cochez la case "M'informer", pour être avisé d'une réponse à votre commentaire
4. Publiez (le message sera affiché après modération)
Merci pour votre contribution :)